vendredi 2 juillet 2010

Chronicature : "T'as pas cent balles ?"

Cliquez sur l'image pour agrandir.


Chers petits amis, bonjour.

 

Avant d’aborder le cas de l’affaire Bettencourt, je tenais à préciser l’objectif de ces chronicatures : je n’ai aucune légitimité pour donner mon opinion sur les sujets d’actualité. Sur un sujet comme celui-ci par exemple, je ne suis même pas plus informé que n’importe quel Français. Mais on est toujours l’inculte de quelqu’un, et partant de ce principe, personne n’est vraiment légitime, donc tout le monde l’est. Je tiens à ajouter que je ne cherche pas même à donner une opinion (contrairement aux criticatures), mais des pistes de réflexions. Avec l’agonie de la presse papier, on assiste à un lourd recul du vrai journalisme, et l’actualité est donnée en pâture à tous, sans analyse, qui pourrait éviter bien des contresens. Nous n’avons pas le temps de prendre de la hauteur nécessaire à toute l’actualité quotidienne. Là est l’intérêt de mes chronicatures : en ne piochant qu’un sujet, il est plus facile de se poser des questions. Et j’espère secrètement que certains d’entre vous nourrissent quelques conversations des pistes lues dans les chronicatures. Je parle ici principalement des anciennes chronicatures, que beaucoup d’entre vous ont déjà lues sur Facebook. Comme la démarche du blog vient juste de démarrer, je sais qu’il faut un certain temps pour que cela prenne, mais ce serait un plaisir pour moi que cet endroit devienne une place de débat.

 

Aussi sur le cas Bettencourt, à propos duquel tout le monde a un avis, il convient de poser plus de questions que de réponses. Madame Bettencourt, femme la plus riche du monde, est-elle abusée par son entourage ? Peut-on vraiment en douter ? C’est bien malheureux, mais les gens riches se trouvent souvent dans une caste où ils sont peu nombreux. Qu’ils le souhaitent ou non, un fossé les sépare de 99% de la population. Il est donc logique que les amitiés sincères soient plus rares parmi eux que chez nous. Il est aussi évident que ces personnes seront toujours suivies de parasites qui tenteront d’abuser d’eux. Nous-mêmes, ne gonflerions-nous pas les prix si nous avions quelque chose à leur vendre ? Rien n’est impossible pour quelqu’un qui veut de l’argent, et nous sommes tous faibles devant une amitié qui paraît réelle. Alors Madame Bettencourt est-elle aussi gâteuse qu’on veut bien l’entendre ? Ou sa fille aurait agit exactement de la même manière ? Sans pointer du doigt les accusés « officiels », on peut affirmer avec quasi-certitude que des personnes ont abusé d’elle. C’est normal, et si les sommes nous choquent, elles n’ont pas la même valeur pour Madame Bettencourt.

 

Maintenant, pour ce qui est de la question des fraudes fiscales, et de la complicité ou non de membres du gouvernement… La question reste totalement ouverte, mais il s’agit de garder à l’esprit qu’il s’agit là d’une femme dont le groupe fait vivre des dizaines de milliers de personnes dans le monde, et qui paye chaque année des millions d’euros en impôts. Serait-il si choquant que ça que des membres du gouvernement, et ce, depuis longtemps, ferment les yeux sur certains comptes ? Il est évident qu’en cette période de crise, et de répression fiscale, cette affaire fait tâche, mais ne peut-on pas penser qu’une Madame Bettencourt en France qui laisse une infime partie de sa fortune en Suisse vaut mieux pour l’État que l’inverse ? Il ne s’agit pas de n’importe quel fraudeur…

Encore une fois, ces questions restent ouvertes, et je n’y répondrai pas, parce que je n’ai pas la réponse. Mais il est important de se les poser sur un sujet comme celui-ci, pour lequel les réactions peuvent être rapides.

 

C’est donc sans réponse que je vous laisse, et vous souhaite une excellente journée.

2 commentaires:

  1. J’aime bien le principe de poser des questions, je pousse le concept en ne proposant aucune réponse ou jugement :
    Quelle est l’origine de la réussite de l’Oréal ?
    Les ULTRAS riches qui peuvent faire don à un ami d’un milliard sont-il prêt à quitter leur confort et leur environnement pour compter leurs € au bord du lac ?
    Tous les repreneurs d’entreprises en difficultés, qui bénéficient d’aides considérables pour sauver des emplois, tiennent leurs engagements ?
    Le bouclier fiscal a-t-il provoqué le retour de ceux qui ont bénéficié pour réussir des infrastructures de leur pays d’origine ?
    Comment un gestionnaire de fortune peut-il ignorer les fraudes (ou tentatives de fraudes) de son client sauf à occuper un emploie fictif ?
    Les politiques ont beaucoup de pouvoir, nous leurs accordons beaucoup d’avantages, ils n’ont pas d’obligation de résultats, c’est toujours la faute de la crise, du passif …ou de Mouloud, mais la contre partie que nous pouvons attendre d’eux n’est-elle pas l’exemplarité ?
    Baptiste aura-t-il une Rolex avant 50 ans ?
    JL

    RépondreSupprimer
  2. D'abord, c'est sympa d'avoir commenté. Merci ! On va peut-être en faire une place de débat plus tôt que prévu.
    Les questions que je posais sont réellement, et sincèrement ouvertes. Je te soupçonne d'avoir la réponse à chacune des tiennes.
    Par exemple, quelle est l'origine du succès de L'Oréal ? ... J'aurais eu tendance à penser que les origines en sont multiples, et je suppose que pour ta part, tu penses à une raison bien précise, qui ne doit pas être en faveur de la boite...
    Les ULTRAS riches sont-ils prêts à quitter leur confort pour vivre dans des paradis fiscaux ? En soi, non. C'est certain. Mais ils n'ont pas besoin d'y vivre 365 jours par an. Donc, en fermant les yeux sur des fraudes ou non (il est évident que ce n'est pas le seul moyen), il n'est pas impossible qu'il soit utile de les inciter à rester.
    Les repreneurs d'entreprises en difficultés ne tiennent pas tous leurs engagement, mais ce point est déjà loin du propos de départ. Cette question fait passer la chronicature pour une apologie de l'ultra-libéralisme, alors que ce n'est pas même un système que je défends (bien que je ne le rejette pas en bloc, bien entendu. La bonne solution est toujours dans l'équilibre), alors qu'elle ne fait qu'ouvrir une réflexion qui ne concerne qu'un cas précis, et ne pourrait à mon sens s'appliquer qu'à une poignée de dirigeants.
    Même remarque pour la question sur le bouclier fiscal, qui généralise mes propos, alors qu'il est largement prouvé que cette réforme est un fiasco total.
    La gestionnaire de fortune rentre à nouveau dans le sujet : c'est là le thème de la chronicature : elle ne peut pas l'ignorer. Toute la question est d'en évaluer la gravité dans un tout beaucoup plus large. C'est la question que je posais, c'est aussi la réponse que je n'ai pas donnée.
    Doit-on attendre l'exemplarité de nos politiques ? Je serais tenté de répondre non, mais ta question est bien posée : Ils n'ont pas à être exemplaires à partir du moment où leurs écarts sont vecteurs de résultats (c'était ce que je sous-entendais par mes questions). J'oserai même dire que le véritable problème dans ces cas ne seraient pas leurs écarts, mais le fait que les citoyens en soient informés. Sans résultat, la question ne se pose même pas semble-t-il !

    Baptiste aura-t-il une Rolex avant 50 ans ? ... J'espère qu'il aura trop bon goût pour ça !

    Bonne soirée, quelque chose me dit qu'on a pas fini cette discussion ! À très bientôt donc !

    RépondreSupprimer